Sexe à Bollywood !
En Inde, on est plutôt cadenassé du sari ! Même les chastes baisers de Bollywood ne sont pas du goût des traditionalistes. Ils furent d’ailleurs interdits à l’écran jusqu’en 2005 ! Mais les mœurs changent, et les films érotiques et porno tandoori sont même de plus en plus courants.
Le pays de Gandhi a beau être celui du kamasutra, la société indienne reste très conservatrice. Notamment en matière de sexe. Le cinéma populaire subit d’ailleurs toujours une redoutable censure dans ce domaine. La très sourcilleuse CBFC (Central Board of Film Certification) veille au grain. Comme partout ailleurs un classement des films a été mis sur pied en fonction des morceaux de chair exposés à la concupiscence du spectateur moyen et du caractère plus ou moins explicite des scènes proposées. Classement qui va de tout public (U) à pour Adultes seulement (A), en passant par U/A et S (catégorie spéciale). Sauf qu’en Inde, un plan qui traîne un peu trop sur les fesses de l’actrice principale ou qui met la nudité un peu trop en valeur, peut valoir au film le classement infamant de A, voir le refus de tout certificat d’exploitation. Ce qui équivaut ni plus ni moins à un suicide commercial, le film ne pouvant plus être diffusé en salles. Pour éviter cela, la plupart des réalisateurs du cru coupent donc les scènes au montage ou rivalisent d’ingéniosité pour contourner la censure. C’est ainsi qu’on utilise beaucoup les scènes de sari mouillé dans le cinéma populaire. Une façon d’en montrer plus sans en montrer trop !
Porno tikka masala
L’érotisme n’est évidemment pas absent des films indiens. Sans cela comment pourrions-nous admirer la plastique de ces fantasmes absolus que sont les actrices indiennes. Mais il reste sévèrement contrôlé. Que dire alors de la pornographie ? Ce n’est pas difficile, sa commercialisation est carrément interdite ! Une foule de films et de magazines érotiques ou classés X circulent cependant sous le manteau et le public sait très bien où se les procurer, le plus souvent dans l’arrière-boutique des magasins, ou plus simplement sur le Net. Certains s’arrachent même comme des petits naans. C’est par exemple le cas des DVD de l’actrice indo-canadienne Sunny Leone, aujourd’hui star de Bollywood, mais qui doit, comme plusieurs de ses compatriotes, une bonne partie de sa célébrité à sa carrière dans l’industrie du X occidentale. C’est d’ailleurs à l’étranger qu’a longtemps été tourné l’essentiel de la production porno destinée au marché indien. Un milliard trois cents millions d’habitants, cela représente un fameux débouché ! Depuis plusieurs années, un véritable porno tandoori est cependant en train d’émerger dans le pays du Taj Mahal. Encore peu structurée et surtout totalement underground, cette production est essentiellement le fait d’amateurs équipés de smartphones et de caméras numériques. Le genre compte en tout cas de très nombreux aficionados aussi bien parmi les Indiens de la diaspora que parmi ceux qui sont restés au pays. Explosion des smartphones aidant, l’Inde est d’ailleurs devenue le troisième plus gros consommateur de porno en ligne au monde, si l’on en croit les chiffres présentés par Pornhub, le plus grand site de partage de vidéos cochonnes de la planète.
Savita Bhabhi, MILF Made in India
Sur place, la censure reste malgré tout partout. En juin 2009, le département indien des Télécommunications, qui dépend du ministère des technologies de l’information, a par exemple interdit l’accès au site Internet de Savita Bhabhi, du nom de l’héroïne de la première BD porno Made in India. Née en 2008, cette bande dessinée éditée à la base en anglais et dans six des nombreuses langues locales, s’était dès le départ attiré les critiques virulentes des milieux traditionalistes. Auteurs et éditeurs étaient d’ailleurs prudemment restés anonymes dans un premier temps. Et pour cause. Savita Bhabhi exhibe des formes plus que généreuses et n’hésite pas à enchaîner les scènes de sexe explicites, ce qui est formellement interdit par les lois anti-pornographie. Mais ce qui exaspère apparemment surtout les autorités indiennes, qui accusent d’ailleurs les créateurs du site de promouvoir l’obscénité, c’est de mettre en scène les frasques d’une femme indienne traditionnelle, n’hésitant d’ailleurs pas à tromper son mari ! Malgré le soutien massif de très nombreux lecteurs et internautes et même de plusieurs intellectuels, la belle Savita est toujours bannie de la toile indienne, mais continue cependant à offrir ses aventures libertines aux internautes des autres pays.
Blue film
En Inde la production X locale ou tournée à l’étranger pour le marché intérieur indien est connue sous le nom générique de « desi porn », du mot desi, dérivé du sanskrit, qui signifie quelque chose comme « du pays » ou natif, mais qui fait également référence à la peau foncée des pornstars indiennes, pakistanaises ou bangladaises. Ce type de production prend très souvent aussi la dénomination de Blue films. Le nom viendrait des barres bleues que l’on ajoutaient devant les yeux des acteurs afin de préserver leur anonymat. Les barres ont disparu, le nom est resté.
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