Focus HétéroCLITe
OH ! Sexe, désir, fantasmes, amour, transgression… En novembre, le Théâtre de l’Ancre, à Charleroi, joue la carte du plaisir et du désir féminin. Au travers de six propositions artistiques originales, sans secrets ni tabous, des femmes s’assument et assument leur plaisir. Le résultat promet d’être percutant ! Déconseillé aux moins de 16 ans.
La dentelle se rebelle
Il y en a un peu plus, je vous le mets ? Une soirée, deux spectacles, telle est la formule choisie pour cette partie de ce mini fesse…tival consacré au plaisir des filles d’Ève. Place à la musique d’abord avec Métagore Majeure, notamment porté par Pauline Desmarets et Olivia Smets. Dans leur viseur, le rap de Booba et ses clichés sexistes des femmes uniquement bonnes à se faire baiser ou préparer à manger. Dans un parking glauque, sur un ring de boxe improvisé autour duquel prennent place les spectateurs, deux duchesses survoltées préparent la réplique. Sur fond de punchlines crues, de stéréotypes gangstas, de musique baroque et d’ambiance gore, oscillant entre amour et haine pour le rappeur, elles mélangent les codes pour donner naissance à un bâtard musical à la fois sensible et explosif ! Pour suivre, un spectacle de Sarah Espour baptisé Continent noir, en référence à la sexualité féminine telle que la concevait Freud. Sa trame ? Suzanne, jeune provinciale d’une vingtaine d’années, rêve d’échapper au destin qui l’enferme dans sa vie, de se révolter face au conformisme du monde. Dans cet univers étroit, l’éveil chaotique de Suzanne à la sexualité devient pour elle une échappatoire, un moyen d’exister, une forme de transgression. Mais doit-elle obligatoirement se détruire pour parvenir à se construire ? Un récit pop électrique entre théâtre et concert.
Dates : les 11-12 novembre à partir de 20h30.
Mon corps est chaud, la nuit est fraîche
Pour suivre, une lecture – spectacle dont le titre à lui seul est une invitation à la sensualité, aux friandises de l’amour, au pur plaisir de la chair. « Mon corps est chaud, la nuit est fraîche » explore les multiples facettes du désir et du plaisir féminins. Cette soirée érotico-littéraire torride sera interprétée par trois comédiennes qui nous feront frémir avec les textes enflammés de huit autrices belges (notamment Myriam Leroy, Adeline Dieudonné et Élisa Brune). Un kaléidoscope sensuel, aphrodisiaque, percutant et sans tabou, malheureusement déjà complet de chez sold-out.
Date: Le 13 novembre à partir de 19h.
Cock Porn à déguster
Cette nouvelle soirée combo vous propose à nouveau de savourer deux rendez-vous. À commencer par Cock Porn, un interlude radio-féministo-porno-humoristique ! Le spectacle, en forme de dialogue entre une femme et un homme, commence par : Oh oui, oh oui, oh oui, oh oui, oh oui… OUIII ! Il interroge le sempiternel enchaînement des pornos mainstream : fellation, pénétration, éjaculation faciale, et se propose d’enlever l’image et de ne garder que le son pour répondre à la question de savoir comment l’on fait du porno aujourd’hui. On nous souffle dans l’oreillette que pour cette performance, Sara invitera Isabelle à venir faire du sexe, avec nous et avec les mains ! Pour suivre, Coeur obèse, un seul en scène poético érotique d’Amandine Laval. Pendant plusieurs mois cette comédienne a appris l’art de dézipper une robe de soirée, de dégrafer de la lingerie sans en avoir l’air mais bien l’envie, de traquer le désir d’inconnus, de faire jaillir leur excitation et de feindre le coup de foudre, l’amour véritable. C’est cette singulière parenthèse qu’elle vient nous conter aujourd’hui.
Dates : les 14 et 15 novembre à 20h30.
i-clit
« Quand et selon qui un organe sexuel est-il considéré comme provocateur ? Quand est-ce que l’effacement des barrières entre privé et public est efficace ou, au contraire, porte préjudice ? Quand peut-on considérer le féminisme pop comme une vraie revendication, accessible et populaire ou comme de la récupération marketing ? », s’interroge Mercedes Dassy. Pour y répondre, cette danseuse chorégraphe nous propose « i-clit », un audacieux solo, quasi déshabillé, où l’objet sexuel devient sujet, une sorte de bilan chorégraphié du féminisme contemporain ultra connecté, ultra sexué, plus populaire, oscillant entre affranchissement et nouvelle forme d’oppression.
Date : Le 16 novembre à 19h.
Orgasmes multiples et prolongés
Le Théâtre de l’Ancre a prévu de prolonger les spectacles principaux par plusieurs autres rendez-vous tout aussi torrides. Ainsi l’après-ciné vous invite à découvrir « À la recherche de l’ultra-sex », un film français écrit, réalisé et doublé par Nicolas Charlet et Bruno Lavaine (2015), monté à partir d’archives de films X des années 70 et 80 ! Avec une soirée basée sur le concept du café-philo, mais en plus cosy, vous aurez l’occasion de philosopher en groupe sur une phrase de Proust : « En amour, il est plus facile de renoncer à un sentiment que de perdre une habitude. ». Enfin, pour fêter la clôture du Focus HétéroCLITe, L’Ancre invite « Les filles à paillettes » alias Éline Schumacher et Agathe Cornez, pour un DJ set de feu qui fera vibrer le dancefloor !
Dates Les 13, 14 et 16 novembre.
Prix des spectacles : de 11 à 14 €.
Infos : www.ancre.be