Hormones et libido
Envie de galipettes ? Libido à marée basse ? C’est parfois aussi une question d’hormones. Découvrez l’influence secrète des hormones sur notre sexualité !
Y a-t-il un pilote dans l’avion de notre libido ? Oui, et même plusieurs : facteurs psychologiques, forme physique, sentiments amoureux, stimulations diverses… Mais les hormones ont aussi leur mot à dire. Même si cette influence n’est pas toujours univoque et reste à bien des égards encore mystérieuse. Prenez la prolactine par exemple. Sécrétée en abondance après une séance de jambes en l’air, elle ne compte pas pour rien dans le plaisir et le bien-être qui s’ensuit. Son effet est même susceptible de se faire sentir plusieurs heures durant ! C’est pourtant la même prolactine qui provoque la lactation après l’accouchement, et qui se combine notamment à la fatigue pour ramener le désir sexuel post-partum au niveau du Zuiderzee.
Orgasme hormonal
Autre exemple, l’ocytocine, hormone clé de l’amour au sens large. Non seulement elle amène une plus grande réceptivité sexuelle avant l’acte, en accroissant la production de testostérone, mais elle augmente aussi la sensibilité du pénis et des tétons aux caresses diverses, favorise l’érection et même l’éjection des spermatozoïdes ! Enfin, sécrétée lors de l’orgasme, à des niveaux trois à cinq fois supérieurs à la normale, elle induit également les contractions spasmodiques de la musculature lisse (vésicule séminale, urètre, utérus) qui font partie des charmes du coït. L’hormone de l’amour, comme on l’appelle souvent, ne mérite cependant pas toujours sa réputation. Sécrétée en masse pendant l’accouchement et la lactation, elle provoque apparemment les mêmes effets que la prolactine : une baisse notable de la libido.
Ocytocine : l’effet bébé ?
Difficiles en tout cas d’y voir ce super-aphrodisiaque que certains sont déjà en train de promouvoir. C’est en tout cas ce que suggère une étude parue fin 2012. Les chercheurs ont voulu étudier les effets du post-partum et d’un spray nasal à l’ocytocine sur la sexualité après accouchement. Deux groupes de femmes ont été sélectionnés. La moitié venait d’accoucher, l’autre n’avait encore jamais eu d’enfant. Leur réceptivité à trois différents types d’images (sexuellement explicites, photos de bébés, sujet neutre) était mesurée par un questionnaire et évaluée par une IRM du cerveau pour faire bonne mesure. Résultats des courses, les images de sexe suscitaient visiblement moins d’intérêt chez les femmes venant d’accoucher que chez les nullipares. En réalité, leur niveau « d’excitation » était en moyenne moins marqué pour tous les types d’images, sans qu’on sache pourquoi. Quant au spray nasal d’ocytocine, il n’a strictement rien changé à l’intérêt des nouvelles mères pour les images de sexe. Il a par contre augmenté celui des nullipares pour les images de bébés !
Libido et pic fertile
Cela dit, l’influence des hormones sur nos envies de galipettes semble faire de moins en moins de doute. Une assez récente étude menée à l’Université de Californie l’a encore montré. Au cours de celle-ci, les cycles menstruels d’un groupe de jeunes femmes ont été scrutés en détail, ainsi que leur activité sexuelle et leurs envies coquines. Objectif des scientifiques : vérifier les effets de la progestérone et l’estradiol, un œstrogène, sur leur appétit sexuel. Ce qu’ils ont découvert confirme ce dont on se doutait déjà. Ils ont par exemple montré que la libido de ces dames atteignait son apogée à peu près au même moment que le pic d’estradiol. Théoriquement en pleine phase fertile donc. La progestérone montrait par contre un effet strictement inverse. Plus son niveau montait, plus les envies de sexe se faisaient la malle. Par curiosité, les chercheurs ont aussi voulu vérifier l’influence de la testostérone sur le désir féminin. Là par contre, aucun effet n’a pu être trouvé.
Hormones et sexe, les hommes aussi
Il n’y a pas que les femmes à voir leur libido influencer par les hormones. C’est aussi vrai pour les hommes chez qui la testostérone joue un rôle prépondérant. Celle-ci peut parfois connaître d’étonnantes fluctuations. On a ainsi pu montrer que les jeunes pères enregistraient une baisse de testostérone et des pulsions sexuelles à la naissance de leur bébé ! Cette chute était parfois deux fois plus importante que chez des hommes n’ayant pas encore eu d’enfant. Plus étonnant, plus les pères s’occupaient de leur enfant, plus ils voyaient leur testostérone chuter !
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