Le bonheur est dans le sexe
L’argent ne fait pas le bonheur, c’est un fait. Mais l’activité sexuelle y contribue peut-être fortement. Plus étonnant, les performances au lit ne sont sans doute pas sans influence sur le salaire ! À moins que ce ne soit l’inverse.
Travailler plus pour gagner plus, c’est inutile. Il vaut peut-être mieux s’envoyer en l’air plus souvent ! Ou plutôt, il vaut mieux avoir une vie sexuelle épanouie. C’est en tout cas ce que suggère une étude publiée en juillet 2013 par le Dr. Nick Drydakis, pour le compte de l’Institut for the Study of Labor. Une affirmation saugrenue ? Pas tant que ça. Plusieurs autres études le montrent déjà : donner tous les signes d’une bonne santé physique et mentale est en général associé à une meilleure productivité et, dans la foulée, à un meilleur salaire. Et on a aussi d’excellentes raisons de penser que la fréquence avec laquelle on fait l’amour n’est pas sans répercussion sur notre santé physique et mentale. Une vie sexuelle active, c’est une meilleure estime de soi, une endurance accrue, de meilleures capacités de réflexion, de meilleures habitudes alimentaires et on en passe.
Le sexe rend-il heureux ?
Malgré tout cela, très peu d’études se sont déjà penchées sur les effets du sexe sur le salaire. En 2004, les économistes David Blanchflower et Andrew Oswald s’interrogent incidemment sur le sujet. Leur découverte principale vaut d’ailleurs la peine d’être mentionnée. En se basant sur les données de seize mille Américains, ils découvrent que la fréquence des relations sexuelles est positivement associée au sentiment de félicité. En clair, constatent-ils, plus on fait l’amour, plus on est heureux ! Ils montrent aussi qu’un bon salaire ne rend pas plus heureux et ne se traduit pas par un surcroît de galipettes ou de partenaires sexuels. Le pouvoir aphrodisiaque de l’argent serait-il surfait ? Pas nécessairement. En 2009, un autre auteur aboutissait en tout cas à des conclusions inverses et montrait au contraire une corrélation entre salaire et fréquence des galipettes.
8% de salaire en plus
Le Dr. Nick Drydakis, dont nous venons de parler plus haut, a donc voulu en avoir le cœur net. Il a effectué une recherche auprès de 7 500 personnes vivant en Grèce, âgées de 26 ans à 50 ans, hétérosexuelles et homosexuelles, en les interrogeant sur leurs performances charnelles, leur emploi, leur niveau d’études etc. Ses conclusions : il y a bien un lien entre la fréquence des relations sexuelles et le revenu. Ce serait particulièrement vrai pour la catégorie de 26-50 ans et ceux dont la santé serait déficiente. La différence n’est pas toujours énorme cependant : 1% de salaire en plus pour ceux qui font l’amour deux à trois fois par mois. Mais entre ceux qui s’envoient en l’air quatre fois par semaine, ou plus, et ceux qui n’ont aucune activité sexuelle, il y aurait tout de même une différence de revenu de 8%, ce qui n’est pas anecdotique. Corrélation n’est pas causalité bien entendu. Rien ne prouve qu’une vie sexuelle épanouie soit un gage d’augmentation de salaire. Sauf si votre patron est aussi votre conjoint ! Il se peut aussi que les individus les mieux dans leur peau soient aussi ceux qui fassent le plus souvent l’amour, qu’ils se montrent également les plus performants dans leur travail et soient mieux payés par voie de conséquence.
Crise économique, crise amoureuse
Par contre, vie à deux et emploi pourraient bien être liés. Ce sont deux sociologues américaines de l’Université de Virginie qui l’affirment. Leur constat : l’insécurité et la précarité actuelle en matière d’emploi ont de profondes répercussions sur la vie sentimentale des Américains de la classe ouvrière. Ils seraient moins enclins à se marier, à le rester et avoir des enfants que ceux des classes moyennes. Le mariage ne serait pas le seul à faire les frais du climat économique récent. C’est tout l’engagement amoureux qui en pâtirait ! Les travailleurs les plus défavorisés seraient ainsi nombreux à estimer ne pas être en mesure de soutenir matériellement et émotionnellement un éventuel partenaire. Pire, ils ne bénéficieraient pas, comme les classes moyennes, de tous les avantages liés à un emploi stable et rémunérateur : du temps et de l’argent pour investir dans son couple, la possibilité de s’offrir voyages, dîner ou cadeaux pour se retrouver à deux. Pas de sous, pas d’avenir, pas de conjoint ! Voilà qui n’est guère réjouissant.
Sexe ou argent, le plaisir n’est pas le même
On pensait que les diverses sources de plaisir étaient traitées dans les mêmes régions cérébrales. Ce n’est apparemment pas le cas. En 2010, une équipe de chercheurs français a montré que le cerveau ne s’active pas aux mêmes endroits selon que l’on joue à un jeu d’argent ou que l’on regarde des images érotiques. Ils ont aussi découvert que les images de sexe sont traitées dans la partie la plus primitive du cortex, alors que les gains d’argent le sont dans une partie apparue plus récemment. Conclusion, le cerveau se serait, semble-t-il, développé au point de pouvoir traiter et réagir à des stimuli de moins en moins primaires, comme l’argent ou le pouvoir !
Sources :
– Dryadis Nick, The effect of sexual activity on wages. Institute for the Study of Labor. http://ftp.iza.org
– Love and work don’t always work for working class in America, study shows. https://news.virginia.edu
Sexe, argent : des zones cérébrales spécifiques à chaque « plaisir ». http://www2.cnrs.fr