Le secret des zones érogènes
Des plus connues aux plus insoupçonnées, un petit guide des zones qui font du bien.
On fait souvent l’amour comme on fait du tourisme, en se contenant vite fait des principaux monuments, de ceux que tous les guides mentionnent. Pourtant, il n’y a pas que le gland, le clitoris ou la vulve dans la vie. Le corps-à-corps amoureux peut même se révéler une merveilleuse invitation au voyage, riche de sensations méconnues et délicieuses. Il suffit pour cela de débrancher son GPS érotique, de quitter les autoroutes de la jouissance et de partir à la découverte des petits sentiers du désir, fertiles en curiosités et plaisirs variés. Suivez le guide !
La bouche
Chez l’adulte, la bouche peut devenir une zone très excitable et excitante. Les lèvres et l’intérieur de notre cavité buccale ne sont pas pour rien une des parties du corps les plus riches en terminaisons nerveuses, et donc une des plus sensibles aux stimulations tactiles émoustillantes. À un tel point qu’on peut comparer un baiser passionné et bien exécuté à une mini-relation charnelle. Certaines personnes sont même capables de grimper aux rideaux rien qu’en recevant ou pratiquant un French kiss passionné ! Le célèbre zoologiste et écrivain Desmond Morris voyait pour sa part dans notre bouche une sorte « d’écho » génital des lèvres vulvaires, celles-ci leur ressemblant d’ailleurs beaucoup par leur couleur, leur épaisseur et leur texture. Cette similitude ne s’arrête pas là. À l’instar des lèvres vaginales, nos babines ont également la particularité de gonfler et de rougir lorsque nous sommes sexuellement excités.
Les seins
Zone hautement érogène chez beaucoup de femmes (mais pas toutes), elle mérite plus que quelques baisers. Certaines ne parviennent d’ailleurs à l’orgasme qu’avec une stimulation active de leurs seins. Mais beaucoup d’hommes apprécient aussi les caresses sur cette partie du corps ! Il y a de multiples façons de stimuler les seins : mordillement, succion, frottement ou pincements délicats, froid, chaleur. Concentrez-vous sur le mamelon qui en est la partie la plus sensible.
Le cou
Il est très réceptif aux baisers, tout particulièrement dans le haut de la nuque. Dans une enquête anglo-saxonne parue en 2013, et pour laquelle 300 hommes et 500 femmes avaient été interrogés sur leurs zones érogènes préférées, la gorge arrivait en cinquième position, derrière le clito, le vagin, le point G et la bouche, mais devant les seins et même les mamelons ! Les audacieux tenteront la variante « suçon », souvent très appréciée.
L’oreille
Son potentiel érogène est sous-estimé. Dans les enquêtes, elle se situe pourtant dans le top 20 des parties du corps les plus émoustillantes, et obtient des appréciations voisines de celles de l’anus. Qu’on la titille du bout de la langue ou qu’on la mordille, l’oreille peut donc se montrer tout ouïe quand il s’agit de nous faire grimper au 7e ciel. On insistera tout particulièrement sur le lobe et le creux de l’oreille, particulièrement sensibles aux papouilles.
Le corps spongieux
Ce n’est pas le frère caché de Bob l’éponge, mais bien la partie située sous le pénis. Lors de l’érection, cette zone moins dure que le reste de la verge s’avère très réceptive au plaisir. À condition de lui prodiguer des caresses assez appuyées ou de la prendre en main fermement.
Les testicules
Une zone névralgique, presque aussi sensible que la verge. C’est particulièrement vrai de la peau située à l’arrière des bourses. Celles-ci méritent donc mieux qu’une petite visite en passant. On peut les lécher, les caresser, voire les prendre à pleines mains, mais toujours délicatement. Le top : faire alterner fellation et caresses buccales et manuelles des testicules.
Le périnée
Mal connue, cette partie du corps située entre le bas de la vulve et l’anus chez la femme, et entre les bourses et l’anus chez l’homme, gagne a être explorée avec attention, tout particulièrement chez les messieurs. Sa stimulation directe est très agréable. Elle conduit parfois directement à l’orgasme. Elle se fait généralement par frottements appuyés ou léchage.
Le point G
Censé mener la femme à un orgasme puissance 10, le point G est un peu le Nessie des zones érogènes. Existe ou n’existe pas ? Le débat n’est pas clos. S’il existe, il s’agit en réalité non d’un point, mais d’une zone diffuse qui s’étale sur la face antérieure du vagin (côté ventre donc) à 4 ou 6 centimètres de son entrée. Vu sa situation profonde, il est stimulé non pas par les frottements, mais par les pressions. Et ce sont les variations de ces pressions en rythme et en intensité qui déclenchent le plaisir. Ne pas s’acharner si on ne le « trouve pas » car la région ne manque pas de centres d’intérêt.
Les fesses
Mal connue, cette région est pourtant très érogène autant chez les femmes que chez les hommes. Qu’il s’agisse des fesses proprement dites, de l’anus ou de toute la zone située entre le vagin ou les testicules et l’anus (périnée). Les caresses varieront évidemment avec la région visitée : baisers, coups de langue, massages digitaux plus ou moins appuyés, voire petites claques. Plaisir garanti.
L’intérieur des cuisses
C’est une des zones les plus sensuelles du corps. Dans les enquêtes, elle est plébiscitée tant par les femmes que par les hommes. Chez ces derniers, ce type de caresses se trouve même parmi les cinq les plus appréciées !
Les mystères de l’orgasme
Généralement, l’orgasme est induit par la stimulation des parties génitales, comme l’incontournable clitoris ou son pote le pénis. Comment se fait-il dès lors que d’autres zones du corps puissent provoquer une excitation sexuelle voire vous faire grimper aux rideaux ? On ne connaît pas encore vraiment la réponse. Une chose semble cependant certaine, les circuits nerveux qui transmettent habituellement les sensations érogènes au cerveau ne sont sans doute pas les seuls à intervenir dans la montée et l’obtention du plaisir. Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en se penchant notamment sur la situation des paraplégiques atteints de lésions médullaires, autrement dit, une lésion de la moelle épinière. En principe, ces personnes ne devraient plus pouvoir ressentir d’orgasmes. Des études à large échelle constatent pourtant que 40 à 50% des femmes et des hommes victimes de ce type de lésion arrivent malgré tout encore à prendre leur pied ! D’autres types de processus neurobiologiques sont donc probablement à l’œuvre dans notre corps, influencés directement ou indirectement par notre histoire personnelle, notre imaginaire érotique ou notre culture. Une véritable alchimie « neuro-fonctionnelle ». L’influence du cerveau, surtout, serait prépondérante, pour donner à certaines zones du corps un caractère érogène. Véritable coordinateur et ordonnateur du désir et du plaisir, c’est lui au final, qui met en musique les différentes phases de la jouissance et permettrait d’élargir celle-ci à virtuellement à toutes les parties de notre corps ! Dans les années 1990, des chercheurs sont même parvenus à démontrer que l’orgasme féminin pouvait être induit par simple suggestion verbale, en l’absence de toute stimulation physique !